Collaboration spéciale Esther Coulombe
Construire sa petite serre, du rêve à la réalité est l'expérience vécue de notre collègue Esther qui rêvait depuis toujours d'avoir SA petite serre. Le complément parfait à son potager et l'outil par excellence pour assouvir sa passion pour les tomates, les piments et les fines herbes. Elle vous partage ici chaque étape de la réalisation.
TOUTE FAITE OU FAIRE SOI-MÊME?
Premier réflexe d'Esther : acheter une serre toute faite dans un magasin grande surface qu'il suffit de monter. Une option que Christian Michaud, proprio du Jardin des Trouvailles, lui déconseille fortement. Une solution pratique, mais la solidité ne sera pas au rendez-vous. N'oublions pas que nous sommes au Québec!
Pour à peu près le même coût, il lui recommande de bâtir sa serre en fonction de son espace et de ses besoins. Il convient de souligner qu'Esther a une carte maîtresse dans son jeu : son conjoint Simon, alias de la main-d'oeuvre qualifiée qui vient de prendre sa retraite! Les planètes étaient enfin alignées! 😄
À défaut de pouvoir compter sur un Simon, il vous faut malheureusement considérer investir un montant équivalent en main-d'oeuvre que celui du coût des matériaux.
L'INSPIRATION
Afin de concrétiser et partager sa vision avec son homme à tout faire, Esther se tourne vers la source d'inspiration numéro 1 du Web : Pinterest. À partir d'images de serres et de projets DIY (Do It Yourself), son projet prend forme.
Il faut dire que construire soi-même permet de :
Harmoniser la nouvelle structure avec son environnement, notamment pour le choix des matériaux et la couleur.
Déterminer les dimensions selon ses besoins. Esther sait qu'elle veut y faire pousser ses légumes fétiches, accompagnés d'oeillets pour éloigner les indésirables. Elle tente d'élaborer un plan de culture, mais avoue qu'elle aurait dû voir plus grand. Un agrandissement est d'ailleurs dans sa ligne de mire!
Aménager l'intérieur suivant certaines exigences. Dans ce cas-ci, des bacs surélevés. Un must pour le confort et l'accessibilité.
Simon prend note et élabore un plan sommaire que voici...
LA CONSTRUCTION
La construction peut commencer. La serre sera localisée plein soleil, adjacente au potager existant.
Ce projet permet d'ailleurs de récupérer du bois de pruche d'un autre projet qui a connu une tournure moins 'satisfaisante' (mais ça c'est une autre histoire!😉). Le choix de ce matériau est stratégique, car il est imputrescible, c'est-à-dire résistant à la moisissure.
La charpente repose sur des supports à pieux bien enfoncés un mètre dans le sol pour un gel-dégel sans conséquences et le tout est monté avec des vis de bois traitées.
La serre sera recouverte d'un plastique solide de qualité, tel qu'utilisé dans les serres professionnelles. Un don de leur ami Rémi qui a lui-même fait appel au Jardin des Trouvailles pour commander ce matériau spécialisé pour sa propre serre. Merci Rémi! 😀Pour quelques centaines de dollars de plus, on peut recourir au polycarbonate (alias plexiglass).
La chaleur et l'humidité excessives étant les ennemis numéro 1 d'une serre, celle-ci doit comprendre une 'sortie'. L'ingénieux Simon opte pour une fenêtre montée sur charnières et aménagée à même la toiture. Au besoin, on ouvre la fenêtre pour évacuer le surplus de chaleur et d'humidité. La porte principale est ouverte en tout temps durant l'été pour permettre aux insectes pollinisateurs de faire leur indispensable boulot.
L'AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR
Comme mentionné précédemment, des bacs surélevés longent trois des murs, dont les côtés intérieurs sont recouverts d'une toile géotextile. On laisse le fond dégagé pour permettre aux vers de faire leur travail d'aération et d'entretien du sol. Un sol en santé est garant d'un généreux potager!
Le terreau représente d'ailleurs un investissement important de ce projet. Suivant la recommandation de Christian, Esther opte pour un substrat de culture professionnel VM-1 de l'entreprise coaticookoise Valfei, le terreau idéal pour la culture en bacs. Celui-ci étant séché et compressé, il faut prendre soin de l'humidifier avant de l'ajouter aux bacs. Le remplissage nécessitera 15 cubes de 107 litres, soit environ 500 $. Du compost est ajouté au sol lors de la plantation.
Chaque année, afin d'éviter d'épuiser le sol, il est recommandé de retirer un tiers du sol et de le remplacer par un nouveau terreau.
LES ACCESSOIRES
Pour assurer un bon contrôle de l'environnement de la serre et pour se faciliter la vie, on installe :
Un ventilateur pour serre muni d'un thermostat interne (acheté en ligne sur une plateforme très populaire 😉). Lorsque la chaleur dépasse les 36°C, le ventilateur démarre et pousse l'air chaud vers l'extérieur. Vous l'aurez deviné, il faut donc amener l'électricité jusqu'à la serre, ce qui n'est pas un problème pour Esther. Simon sait tout faire!
Un autre thermostat et hygromètre est apposé à l'entrée de la serre pour suivre la température et le taux d'humidité, l'idéal se situant entre 50-60 % de taux d'humidité.
Un système d'irrigation programmable avec boyaux gicleurs qui permet de planifier l'arrosage en cas d'absence, notamment durant les vacances. Vous l'aurez deviné, il faut donc amener l'eau jusqu'à la serre. Eh! oui, Simon sait aussi faire ça. Esther effectue aussi régulièrement des arrosages à la main. Un plaisir dont elle ne se prive pas. En passant, une autre option serait l'installation de boyaux suintants.
Une petite chaufferette programmable. Idem que pour le ventilateur, mais en sens inverse. S'il fait trop froid, la chaufferette prend la relève pour maintenir la température en haut de 10°C. Achetée en ligne elle aussi.
LA FINITION
Coquetterie oblige, le bois est teint avec une teinture translucide qui s'harmonise avec les autres structures environnantes.
Toujours inspirée par son amie Pinterest, Esther (en fait Simon) ajoutera par la suite de la pierre et des dalles dans l'allée centrale de la serre pour plus de propreté, ainsi qu'à l'entrée extérieure pour faire joli.
LE RÉSULTAT
Puisqu'une image vaut mille mots, à vous d'en juger par vous-même. Esther tient tout de même à préciser qu'elle met beaucoup de soin et beaucoup d'amour dans ses cultures, sans quoi ses plants seraient ben ben ordinaires.
En guise de conclusion, considérant que le plastique a été donné par un ami et que la main-d'oeuvre était 'bénévole', Esther estime que le coût total des matériaux, de la quincaillerie, des accessoires et du terreau est d'environ 2 200 $.
Un retour sur investissement à 2 200 % de bonheur! Ben oui, Simon est aussi très doué pour ça!