Bien préparer ses végétaux à l'hiver québécois vous assure non seulement qu'ils traverseront sans trop de heurts la saison froide, mais vous permet de protéger votre investissement. Vous les avez bichonnés tout l'été, pourquoi les abandonner à leur sort lorsque le mercure s'installe sous zéro!
L'IMPORTANCE DE LA RUSTICITÉ
Une zone de rusticité est une zone géographique dans laquelle une catégorie spécifique de plantes est capable de vivre, c'est-à-dire de supporter les températures minimales hivernales de cette zone.
Au Québec, les zones de rusticité varient de 0 à 6, avec des subdivisions en a et b. La zone 0 est la plus froide, genre Kuujjuaq, et la zone 6a est la plus chaude, genre Brossard. Afin de déterminer sa zone, on peut consulter le site du ministère des Ressources naturelles du Canada.
En un mot, lorsqu'on achète une plante, on s'assure de sélectionner des végétaux affichant notre zone de rusticité ou une zone moins élevée. Plus ils seront rustiques, plus ils survivront et moins on devra assurer leur protection.
DE QUOI LES PLANTES ONT-ELLES PEUR?
Des cycles répétés de gel et dégel qui déchaussent les plantes nouvellement transplantées et poussent les mottes hors du sol. Les racines exposées à l'air peuvent ainsi se dessécher et mourir. Malheureusement, les cycles gel-dégel sont de plus en plus fréquents au Québec, et ce, en raison du changement climatique.
Des forts vents qui assèchent les plantes par leur ardeur.
De la neige, bien qu'elle ne soit pas très dommageable pour les plantes à moins d'être mouillée, c'est-à-dire fondante. En raison de sa texture plus dense et plus lourde, la neige mouillée adhère plus facile aux surfaces, notamment aux arbres dont elle peut casser les branches.
D'où l'importance de protéger les plantes susceptibles d'être enneigées lorsque les déneigeurs poussent ou soufflent une grande quantité de neige sur vos plantes.
Du verglas, qui alourdit les plantes de manière souvent dévastatrice.
Des écarts extrêmes de température, un jour à - 30°C et le lendemain à + 20°C. Bien entendu, on n'y peut pas grand-chose à part de faire son possible pour l'environnement. 😉
Des petits rongeurs qui cherchent à se nourrir en grignotant les écorces des jeunes arbres, les racines en creusant des galeries ou les bulbes de fleurs.
Des chevreuils avec leur propension légendaire à tout dévorer!
COMMENT LES PROTÉGER?
Lorsque l'automne s'annonce plutôt sec, l’arrosage des plantes tard à l’automne permet de limiter la dessiccation (déshydratation) des végétaux. D'autant plus si l'on a procédé à des plantations automnales.
Dans le même esprit, on peut protéger nos plantes des vents desséchants en installant une clôture à neige à une distance de 3 à 4 mètres des végétaux exposés. Le vent sera ainsi 'cassé' et permettra à la neige de s'accumuler tout doucement de l'autre côté de la clôture, protégeant du même coup vos plantes.
Quant aux cycles gel-dégel et écarts de température, ils peuvent être atténués par l'apport de paillis au pied des plantes pour une épaisseur d'environ 7-8 centimètres. Le paillis de cèdre couramment utilisé dans les plates-bandes fera très bien l'affaire, mais vous pouvez mettre à contribution des feuilles mortes. Abondantes et gratuites à l'automne!
Pour éviter que les arbustes ne s'affaissent sous le poids de la neige, on les entoure d'une simple corde ou d'un filet comme des saucissons... mais pas trop serré!
Une pratique courante consiste à protéger les végétaux des intempéries et des chevreuils en les habillant de jute. Il faut alors prendre soin d'éviter que la jute ne touche aux végétaux, car elle peut littéralement siphonner l'eau des plantes. Un meilleur choix serait d'utiliser de la toile géotextile blanche, laquelle procurera aussi une meilleure luminosité à vos plantes.
Une simple taille des grosses fleurs d’hydrangées suffit à les protéger des chutes de neige mouillée.
En période de verglas, on prévoit une petite sortie pour secouer les végétaux DE MANIÈRE SÉCURITAIRE.
Le Bobbex, un répulsif contre les rongeurs s'avère très efficace à condition de profiter des redoux où le mercure monte au-dessus du point de congélation pour procéder à une nouvelle application, idéalement aux 30 jours.
On fait une pierre deux coups en appliquant de l'Acti-Sol où reposent les bulbes à fleurs fraîchement plantés à l'automne. L'odeur du fumier de poule repousse les écureuils, puis l'engrais se dégrade lentement le printemps venu, nourrissant du même coup les bulbes. Pour en savoir plus, consultez notre blogue : Plantation des bulbes à fleurs ou l'art de cultiver la beauté à retardement.
Appliqués à partir de la base du tronc, les protège-troncs en spirales protègeront les jeunes arbres du vent et des coups de soleil (l'écorce plus fine et moins résistante des jeunes arbres est davantage susceptible de fendre sous les rayons du soleil), ainsi que des petits rongeurs. Une protection est recommandée pour les deux premières années suivant la plantation et elle doit couvrir le tronc sur une hauteur d'environ un mètre.
Pour contrer l'appétit vorace des chevreuils, on protège les végétaux, notamment les succulentes haies de cèdres, d'un filet à petites mailles (environ 1 cm X 1 cm) sur une hauteur de deux mètres.
Les cônes à rosier protègent sans contredit des froids extrêmes, mais on doit s'assurer faire de perforer les côtés de plusieurs petits trous afin de permettre à l'air de circuler à l'humidité de s'évacuer. On évite ainsi les risques de surchauffe et le développement de maladies.
QUAND INSTALLER ET RETIRER LES PROTECTIONS HIVERNALES?
On installe les protections après la première neige, soit vers la mi-novembre en Estrie, ou avant les premières journées annonçant une température de - 15°C.
Dès le début du mois d’avril, par une journée nuageuse pour éviter les coups de soleil, on retire les protections en jute ou géotextile, ainsi que les cônes à rosier. Tout comme nous, les plantes sont sensibles aux premières expositions printanières au soleil. 🥵
Par-dessus tout, le plus important est de se rappeler de ne pas installer les protections trop tôt et de les retirer rapidement au début avril.
Malgré tous vos bons soins, sachez qu'il y aura sans doute quelques absents le printemps venu. La nature est ainsi. Mais grâce à vos soins, la grande majorité sera au rendez-vous pour accueillir la nouvelle saison.